Tout ce que vous devez savoir au sujet des actions à dividendes
Pourquoi une action est-elle cotée  sur plusieurs places de marché ?
Pourquoi une action est-elle cotée sur plusieurs places de marché ?

Pourquoi une action est-elle cotée sur plusieurs places de marché ?

La plupart des investisseurs sont principalement orientés vers le rendement, combien ils peuvent gagner et ne prêtent guère attention au risque, combien ils peuvent perdre.

– Seth Klarman

Certains courtiers en ligne peuvent avoir développé une fonctionnalité qui permet de diriger les ordres des investisseurs vers le marché le plus optimal pour celui-ci en termes d’exécution, notamment au niveau de la rapidité d’exécution de l’ordre ainsi que sur les frais. C’est-à-dire que l’investisseur peut prendre la décision du marché sur lequel il décide de passer son ordre ou alors il peut laisser cette décision dans les mains du courtier en ligne. Cette fonctionnalité s’appelle généralement « Smart Order », « Best Execution Order Routing System » ou encore « Smart Routing ».

Il vous arrivera parfois de remarquer que certaines actions sont cotées sur plusieurs places de marché. Par exemple en France et aux États-Unis ou encore aux ÉtatsUnis et en Allemagne et pourquoi pas à la fois en Chine et aux États-Unis.

Pourquoi et sur quelle place de marché acheter en tant qu’investisseur ? C’est une question très pertinente à se poser car cela a de quoi intriguer lorsque l’on débute ses investissements sur les marchés financiers.

Faisons le point. D’abord d’un point de vue de l’entreprise puis de celui-ci de l’investisseur.

Concernant l’entreprise, celle-ci a plusieurs raisons de vouloir être cotée sur plusieurs places de marché. Tout d’abord, cela lui permet d’augmenter la liquidité de ses titres en augmentant pour les investisseurs les possibilités d’échanges. Cela peut simplement être un objectif de notoriété ou encore, d’un point de vue historique, le fruit de la fusion de deux entreprises de deux pays différents. L’entreprise peut aussi vouloir se rapprocher d’un « actionnaire type » qui a un comportement qui intéresse l’entreprise (en termes de capitaux) comme avec notamment les nombreuses entreprises de luxe qui sont allées se coter à Hong Kong. Cela leur permet également d’augmenter leur visibilité sur le marché asiatique via cette porte d’entrée que représente Hong Kong. Beaucoup d’entreprises chinoises viennent se faire coter à Wall Street pour les mêmes raisons.

Et bien évidemment, cela permet à l’entreprise de croître et de se développer puisqu’au-delà d’augmenter sa présence sur un nouveau marché où les investisseurs pourraient mieux comprendre le modèle commercial de l’entreprise et entraîner une plus grosse valorisation de celle-ci, l’entreprise peut également décider de procéder à une augmentation de capital lors de sa cotation et ainsi lever des capitaux auprès de nouveaux investisseurs.

Cela permet donc d’augmenter la crédibilité et la réputation de l’entreprise à l’international.

En fonction de la taille de l‘entreprise en question en termes de capitalisation, de l’environnement réglementaire ou encore vis-à-vis du type d’investisseurs qu’elle recherche (nationaux ou internationaux), l’entreprise pourra vouloir viser (ou se contenter) une place de marché ou une autre.

Bien évidemment, une entreprise n’est pas cotée sur une place de marché sur la simple base de sa volonté, elle doit répondre à des exigences et des critères d’admission spécifiques comme par exemple la garantie d’utilisation de normes comptables adéquates dans les informations financières transmises. Une fois cotée, l’entreprise a également des contraintes et des obligations qu’elle est obligée de respecter comme la publication des résultats financiers.

Certaines places de marché sont plus souples que d’autres (mais aussi moins chères) avec chacune leurs avantages et inconvénients.

L’idée globale à retenir, c’est que l’entreprise cherche à toucher plus d’actionnaires potentiels en étant présente sur plusieurs places de marché. Si une entreprise chinoise est cotée aux États-Unis, un investisseur américain aura plus de facilités à acheter des actions via son courtier américain sur un exchange américain (le NYSE ou le Nasdaq) qu’en allant investir sur un exchange chinois avec son courtier américain (frais élevés) ou avec un courtier chinois (conditions d’accès difficiles ou difficultés pratiques).

Certains économistes (Licht, Lang, Gozzi) n’apprécient pas l’idée de la multicotation pointant du doigt des différences de traitement entre les entreprises nationales et les entreprises étrangères de la part des autorités financières etque certaines entreprises étrangères ne respectent pas leurs obligations comptables au niveau des normes à suivre. D’autres économistes soulignent également une potentielle asymétrie dans l’information qu’ont les investisseurs locaux et les investisseurs étrangers soulignant l’idée que les investisseurs en manque d’informations se tourneront naturellement vers l’entreprise qui est familière, donc locale.

Du côté investisseur, celui-ci se retrouve avec une action cotée sur plusieurs places de marché avec potentiellement différentes devises. Cela lui permet d’avoir plus choix.

Il peut choisir la devise de son choix en fonction de celles qu’il a à disposition. Si vous avez des dollars sur votre compte-titres et que l’action que vous souhaitez acheter est cotée en euros et en dollars, il n’y aurait aucun intérêt à l’acheter en euros, autre que de faire gagner de l’argent à votre courtier en convertissant vos dollars en euros sur le marché des devises.

Vous pouvez choisir une place de marché où la devise est forte plutôt que d’acheter vos actions sur un marché où la devise est moins forte à l’international. Cet aspect est plus personnel qu’autre chose puisqu’il faut savoir que les taux de change sont mis à jour en temps réel et qu’il est supposé ne pas exister de différences de prix pour le même titre, bien qu’il existe parfois une légère différence sur les places de marché un peu moins liquides qui vont se corriger naturellement.

Si un titre coté aux États-Unis en dollars prend x%, ce même titre coté en France en euros prendra également x%, ajusté bien évidemment sur la paire de devises EUR/USD.

La première chose à retenir, c’est donc que ça ne vous coutera pas plus cher ou moins cher d’acheter une action sur le marché d’origine de l’entreprise ou sur un marché étranger. C’est surtout l’entreprise que le taux de change peut pénaliser si elle produit par exemple en EUR et qu’elle vend en USD.

Il est très important de comprendre qu’acheter un titre libellé en euros ou en dollars ne rentre en aucun cas comme étant une stratégie de diversification. On diversifie en investissant dans des entreprises de différents pays avec différentes devises etdont les entreprises génèrent du chiffre d’affaires en différentes devises, pas en investissant dans une entreprise d’un même pays, libellée en plusieurs devises.

En tant qu’investisseur, vous pouvez également choisir la place de marché qui représente le moins de frais car toutes les places de marché ne sont pas forcément égales à ce niveau-là et votre courtier en ligne pourrait vous facturer des frais différents en fonction des places de marché sur lesquelles vous souhaitez investir.

Il y a également ce qu’on appelle la « duty stamp » que l’investisseur doit parfois payer en fonction des places de marché. L’investisseur peut aussi vouloir éviterune place de marché où cette taxe est à payer puisque cette taxe est purement locale et propre à chaque marché. Le montant de cette taxe est fixe donc proportionnel. Nous en reparlerons dans le chapitre dédié à la fiscalité.

Privilégier la place de marché avec le volume d’échange le plus élevé reste souvent la meilleure décision à prendre afin de pouvoir réaliser votre transaction en trouvant un acheteur ou un vendeur au plus vite. Cette place de marché sera natu rellement plus liquide et il ne s’agit pas forcément toujours de la place de marché d’origine de l’entreprise. Si une entreprise non américaine venait à être cotée sur le Nasdaq aux États-Unis par exemple, il y a des chances que la liquidité soit plus forte sur le marché américain, donc non originel. Plusieurs raisons potentielles : il y a plus d’investisseurs sur le marché américain et/ou les investisseurs ont plus de difficulté à accéder au marché d’origine de l’action par rapport au marché américain.

Il est tout à fait possible que le titre soit plus liquide sur le marché d’origine pour des raisons historiques ainsi qu’une meilleure connaissance du titre par les investisseurs nationaux, augmentant ainsi l’attrait pour ce titre. Pas de règles également dans ce cas.

Attention, le fait d’investir dans une action étrangère cotée en euros ne la rend pas pour autant éligible au PEA.

Il est important de savoir que chaque entreprise est identifiée par ce qu’on appelle un code ISIN (« International Securities Identification Numbers »). Le code ISIN est un code d’identification international qui permet d’identifier une valeur boursière. Il est composé de douze caractères et les deux premiers caractères (parfois trois) sont deux lettres permettant d’identifier la nationalité de l’entreprise et les dix chiffres suivants sont propres à chaque entreprise.

Exemple :

  • Le code ISIN de Total est : FR0000120271 (entreprise française)
  • Le code ISIN de Starbucks est : US8552441094 (entreprise américaine)
  • Le code ISIN de Tsingtao est : CNE1000004K1 (entreprise chinoise)

Les obligations, les trackers et d’autres véhicules ont également un code ISIN permettant de les identifier.

Si vous voyez l’entreprise cotée en euros chez votre courtier, ce n’est pas pour autant que vous pouvez la loger au sein de votre PEA. Il s’agit bien d’une entreprise américaine avec les deux lettres de son ISIN commençant par « US » le démontrant, ce qui vous interdit la possibilité de détenir cette action au sein d’un PEA.

C’est pareil pour votre fiscalité, ce n’est pas parce que vous achetez une entreprise américaine sur le marché allemand que vous bénéficiez d’une quelconque règle de fiscalité allemande. Vous bénéficiez de la fiscalité de votre support d’investissement en tant que résident fiscal du pays pour lequel vous êtes considéré comme tel avec application d’une potentielle retenue à la source en fonction du pays d’où provient l’action (ici une entreprise américaine) et des conventions fiscales entre votre pays de résidence fiscale et le pays de l’entreprise pour laquelle vous avez acheté des actions. La fiscalité allemande n’interviendrait à aucun moment.

Pour l’entreprise, c’est pareil. Ce n’est pas la place de marché qui va déterminer la façon dont elle va être imposée mais bien évidemment l’implantation de son siège social (dans la réalité, c’est un peu plus compliqué que cela).

De mon côté et investissant principalement sur des valeurs américaines et françaises, je me contente d’acheter sur les marchés originels ce qui est entièrement logique pour ces deux marchés. Le marché américain étant le plus gros par capitalisation et le plus liquide, je n’ai aucune raison d’aller acheter mes actions sur un autre marché. Pour le marché français, cela représente une excellente façon également d’y investir mes euros à moindre frais. En règle générale, il est souvent préférable d’investir dans le pays d’origine de la société, cela limite les risques en cas de soucis ou potentiellement même le risque de retrait de l’entreprise sur une place de marché. Cela est déjà arrivé plusieurs fois où on voit des entreprises effectuer des mouvements de repli en se retirant d’autres bourses. Rien n’est irréversible.

Cela s’explique par le fait qu’une cotation est une opération couteuse et quidemande de nombreuses exigences.

Une entreprise doit payer de nombreuses sommes comme notamment le paiement des droits d’admission à la cote et des frais d’enregistrement auprès d’organismes de réglementation. Il y a également les coûts secondaires comme ceux nécessaires à l’obligation de se conformer aux exigences de divulgation des informations auprès des autorités étrangères, des coûts de restructuration de l’entreprise, des coûts de comptabilité internationale, des frais de relations publiques (les « road show ») ainsi que les frais de retraits de la cote si l’entreprise souhaite faire marche arrière.

Il gravite donc tout un tas de contraintes juridiques et réglementaires qui peuvent pousser des entreprises à ne plus vouloir être cotées sur d’autres bourses. Car si une entreprise peut trouver beaucoup d’intérêts à être présente sur d’autres places de marché, elle peut aussi être déçue de cette opération.

Elle peut notamment être déçue si l’entreprise estime qu’elle est incomprise par le marché, qu’elle s’estime sous-valorisée ou encore que le marché sur lequel elle s’est cotée est peu efficace. Un retrait entraîne souvent un préjudice sur l’image de la société ainsi que des coûts très élevés qui peuvent mettre dans une situation délicate l’entreprise.

L’entreprise peut aussi ne pas avoir fait le choix de ne plus être cotée si elle ne répond tout simplement plus aux critères pour l’être. Dans le cas d’une faillite par exemple, la société ne vaut plus rien et n’est donc plus cotée.

Pour terminer ce chapitre, si vous souhaitez savoir sur quelles places de marché est cotée une entreprise, vous pouvez vous rendre sur le site du Financial Times. En vous rendant dans la rubrique « Market », puis « Markets Data » et enfin « Equities Screener », vous pouvez être en mesure de taper le nom de n’importe quelle entreprise internationale et de découvrir toutes les places de marché (les exchanges) sur lesquelles elles sont cotées.

Recherche issue du site Financial Times pour la société Eiffage

Lorsque vous achetez une action sur une place de marché différente que celle d’origine, vous touchez le dividende dans la devise du paiement de l’entreprise.

Si l’entreprise Total paie ses dividendes en euros alors vous recevrez le dividende en euros, peu importe sur quelle place de marché l’action a été négociée. Votre courtier en ligne n’est pas censé effectuer de conversion automatiquement.

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