Tout ce que vous devez savoir au sujet des actions à dividendes
Le cours des actions baisse-t-il vraiment  après le versement du dividende ?
Le cours des actions baisse-t-il vraiment après le versement du dividende ?

Le cours des actions baisse-t-il vraiment après le versement du dividende ?

On ne peut réussir qu’en faisant appel à une sagesse non conventionnelle.
– David Swensen

Comme nous l’évoquions tout à l’heure, il est courant de croire que parce que nous touchons des dividendes, alors le cours de nos actions va forcément baisser (cela est vrai uniquement sur le court terme).

Il est important de se rappeler qu’une action qui verse des dividendes est soumise au même risque que des actions qui ne versent pas de dividendes. Le marché est impitoyable et toutes les actions, sans exception, peuvent partir à la hausse ou à la baisse en fonction de la confiance des investisseurs sur le marché. Personne ne pourra dire le contraire.

Ce premier point établi, il est important également de regarder l’évolution des différents indices sur les marchés financiers, que ce soit le S&P500, le CAC40, le DAX, le FTSE100, le KOSPI, …

La bourse, sur le long terme, est systématiquement en croissance bien qu’elle traverse sur son chemin quelques tempêtes. Le retour sur investissement du S&P500 est de 7,96% depuis 1957 et même de 10,00% depuis 1926 si on remonte à une époque où le S&P500 n’avait pas encore officiellement ce nom, ni même autant d’entreprises (pour le CAC40, la performance annuelle sur le long terme tourne autour des 6%). J’omets volontairement l’intégration de l’inflation pour garder les choses simples mais ce qu’il faut comprendre, c’est que les actions à dividendes ne sont pas plus soumises à des risques de baisse du cours de l’action par rapport à d’autres valeurs.

Comparaison de l’évolution du S&P500 dividendes réinvestis et sans dividendes réinvestis

Comparaison de l’évolution du S&P500 dividendes réinvestis et sans dividendes réinvestis

Il est important, en tant qu’investisseur, de sélectionner et d’investir dans des actions qui ont un potentiel de croissance et de plus-value en plus du dividende que nous recherchons prioritairement. Généralement, il s’agit de sociétés qui s’échangent à un cours qui ne reflète pas la juste valeur de celle-ci. Il y a un donc une réelle recherche de «Total Return» (dividende + plus-value).

Un jour, quelqu’un m’a posé cette question : « Comment est-ce viable pour une entreprise de verser un dividende ? ».

Laissez-moi vous poser une question et réfléchissez-y quelques secondes…

Comment une société peut verser un dividende croissant, année après année, sans interruption, et même pendant les périodes de crise ?

Cela n’est ni un acte de magie ou de sorcellerie. C’est tout simplement parce que cette entreprise a une capacité à générer des bénéfices, elle peut par exemple avoir énormément de trésorerie, elle peut évoluer dans un secteur très profitable auxmarges généreuses, elle peut détenir un produit unique qu’aucun autre concurrent ne peut mettre au point (ce qu’on appelle le « pricing power », l’entreprise peut fixer son prix librement puisque les clients n’ont pas d’autres alternatives), elle peut être une entreprise leader depuis de nombreuses années dans son secteur, elle peut avoir une excellente gestion du capital (ce qu’on appelle le « capital allocation »), …

Il est important de savoir que certaines entreprises sont de vraies machines à cash, certaines encaissent chaque jour des sommes astronomiques. Cela peut être difficile à concevoir pour un Français moyen mais certaines entreprises encaissent des dizaines de millions d’euros de chiffre d’affaires par jour et certaines avec des marges plus grosses que d’autres. Voilà comment une entreprise peut se permettre de verser un dividende.

Bref, les raisons peuvent être nombreuses mais ce qu’il est important de retenir, c’est que le dividende est une sortie d’argent faisant temporairement baisser le cours de l’action jusqu’à ce que l’entreprise génère de nouveaux bénéfices.

Les trois critères à rechercher dans une stratégie d’investissement axée sur les dividendes

Les trois critères à rechercher dans une stratégie d’investissement axée sur les dividendes

Dans ces conditions, la croissance potentielle de cette société sur le long terme est donc loin d’être une hypothèse utopique.

D’autant plus que si le dividende augmente d’année en année alors le cours de l’action va lui aussi augmenter de façon mécanique, fruit d’une augmentation des bénéfices (pour pouvoir augmenter le dividende) et donc d’une augmentation de la valeur de l’entreprise et du cours de l’action.

N’oubliez pas dans cette stratégie que le revenu est recherché en priorité par rapport à la plus-value.

Le but de cette stratégie n’est pas de revendre pour encaisser une plus-value mais d’encaisser des dividendes. L’option de la revente n’est envisagée qu’en cas de besoin suite à des attentes qui ne nous conviennent plus.

Il nous arrive parfois de revendre une position avec moins-value si l’entreprise prend une direction qui ne nous convient plus tout comme il nous arrive de la revendre avec plus-value quand on estime qu’il n’y aura plus de croissance ou que l’action semble beaucoup trop surévaluée.

Une règle élémentaire sur les marchés financiers est que vous n’avez ni perdu, ni gagné tant que vous n’avez pas revendu.

Nous ne cherchons pas à battre le marché. Nous nous contentons de bénéficier de la performance de notre portefeuille en conservant nos positions sur le long terme tout en bénéficiant de gracieux dividendes. On encaisse peu importe le cours.

C’est pour cela que le cours nous intéresse peu comme nous aurons l’occasion de le voir à plusieurs reprises dans ce livre.

Personne n’a de boule de cristal et personne ne peut prédire avec certitude l’évolution des cours (fuyez si quelqu’un vous prétend l’inverse).

Seul les médias vous prédiront le futur chaque année avec des titres tous plus outrageants les uns que les autres car dans le milieu des médias règne un maître mot qui est : « If it bleeds, it leads », comprenez que plus c’est violent et plus ça a de chance d’être lu ou vu.

Vous voyez surement ce que je veux dire avec des titres tels que :

2013 LE PROCHAIN KRACH : Pourquoi de nombreux professionnels pensent qu’il a déjà commencé ?
2014 Le krach boursier de 2014 a-t-il commencé ?
2015 Le krach boursier de 2015 ne fait que commencer
2016 Krach boursier de 2016 : le compte à rebours commence
2017 La bourse est-elle une bulle en attente d’éclater ?
2018 Nous sommes maintenant dans un marché baissier – voici ce que cela signifie
2019 Ne vous laissez pas berner par le dernier rallye boursier

Comme a dit Paul Samuelson, l’un des plus grands économistes américains du 20ème siècle et Prix Nobel en 1970 : « Les marchés financiers ont prédit neuf des cinq dernières récessions ».

Mon conseil vis-à-vis des médias ? Restez éloignés d’eux puisque leur unique volonté est de semer le doute et la peur auprès de tout le monde : les épargnants, les emprunteurs, les investisseurs, les entrepreneurs, … Bref, plus on fait peur, mieux c’est. Les médias ne vous apporteront que trop rarement des informations de qualité et auront même souvent tendance à dire quelque chose un jour puis l’inverse le lendemain en faisant intervenir différents « experts » ayant chacun un avis et des recommandations sans forcément avoir placé leur propre argent là où ils donnent des conseils…

Le problème de ces intervenants sur les plateaux télévisés, ce n’est pas qu’ils sont mauvais. Ils sont généralement experts dans leur sujet de prédilection mais on a souvent tendance à leur demander des tas de choses qui dévient justement de leur champs de compétences. En tant que téléspectateur, on ne sait donc plus sila réponse qu’apporte cet expert est une réponse qui découle d’une vraie expérience et d’une étude sérieuse ou s’il s’agit simplement d’un avis personnel.

D’autres « experts » chercheront simplement à paraître intelligents ou à créer de la « hype » autour d’eux en ayant des propos qui choquent ou à contre-courant de l’idée générale. Si ça marche, ils seront alors vus (ou autoproclamés) comme des experts visionnaires dont il faut désormais écouter précieusement les prophéties et cela même si cette personne a eu tort 99% du temps sur les 20 dernières années.

C’est pour cela qu’autant de personnes prédisent des krachs boursiers sans arrêt, elles sont conscientes que cela peut leur permettre de mettre un coup d’accélérateur à leur carrière si la prévision est bonne. Et ça marche puisqu’on a souvent tendance, en tant qu’être humain, à être plus captivé par quelqu’un qui a un discours tranchant, original et qui sort de l’ordinaire plutôt que par quelqu’un qui a un discours vu et revu.

Lorsqu’on regarde quels sont les films parlant de finances les plus connus, ils sont tous axés autour d’histoires sensationnelles et non pas autour d’investisseurs sages et prudents ayant pourtant amassés des fortunes paisiblement grâce à la patience et aux intérêts composés. Le sensationnel fait vendre. Je pense notamment aux films « Le Loup de Wall Street » de Martin Scorsese, « Rogue Trader » de James Dearden ou encore « Wall Street » de Oliver Stone.

Si les experts boursiers étaient si experts, ils achèteraient des actions et ne vendraient pas des conseils.

Norman Ralph Augustine, homme d’affaires américain.

Saviez-vous que, dans les années 1950, le magazine américain « Time » publiait 90% de ses articles avec un point de vue positif ? Sauf qu’ils se sont rendu compte, au fil des années, en menant quelques expériences, que l’utilisation de superlatifs négatifs dans leurs histoires leur permettait de vendre plus d’exemplaires.

Les superlatifs négatifs semblaient capter 30% d’attention en plus que les superlatifs positifs. Le nombre d’interactions sur les titres avec des superlatifs négatifs était même 63% supérieur que ceux avec des superlatifs positifs.

La raison semble être que les conséquences d’une nouvelle négative sont potentiellement plus graves que les bénéfices d’une nouvelle positive donc le cerveau humain contient un mécanisme qui a tendance à se concentrer, et à donner la priorité, sur celles-ci d’après une étude de Stuart Soroka et Stephen McAdams (« News, Politics, and Negativity »). Cela fait très certainement appel à notre réflexe de survie.

Dans une recherche menée par Marc Trussler et Stuart Soroka du nom de « Consumer Demand for Cynical and Negative News Frames », il est démontré que même lorsque les individus indiquent vouloir plus de nouvelles positives, ils finissent quand même par sélectionner d’eux-mêmes les nouvelles principalement négatives.

Un journal russe a également mené une expérience intéressante en décidant de ne publier que des nouvelles positives pendant toute une journée. Les résultats furent incroyables. 66% d’audience en moins. Il semblerait donc que les gens préfèrent apprendre qu’un accident de voiture a fait 4 morts sur la nationale.

Et comme on a pu l’évoquer, l’attention et l’audience ne sont rien d’autre que de l’argent supplémentaire dans les caisses de la société d’édition de ces contenus.

En gros, plus ils étaient négatifs, plus ils gagnaient de l’argent, ce qui est devenu une tendance naturelle dans le monde éditorial mettant ainsi en avant la montée du terrorisme, les désastres économiques, une guerre, les crises diverses et variées, …

Peut-on en vouloir aux médias de vouloir gagner plus d’argent avec ce genre de pratiques ? Je vous laisse vous faire votre propre avis mais ma réaction est de ne pas y contribuer en supprimant tout simplement mon exposition aux médias. Rassurez-vous, le monde ne va pas forcément plus mal qu’avant, l’information est tout simplement devenue extrêmement abondante et angoissante.

Une autre étude de l’Université de UCLA (l’Université de Californie à Los Angeles) a démontré qu’un être humain avait 70 000 pensées par jour dont 80% d’entre elles étaient négatives et concentrées sur le jour d’après.

Regardez également cette étude de l’Université de Cambridge réalisée sur l’hebdomadaire canadien « Maclean’s ».

Corrélation entre les ventes en kiosques et le ton de la couverture du magazine - Étude de l’Université de Cambridge réalisée sur l’hebdomadaire canadien « Maclean’s »

Corrélation entre les ventes en kiosques et le ton de la couverture du magazine –
Étude de l’Université de Cambridge réalisée sur l’hebdomadaire canadien « Maclean’s »

Ai-je réellement besoin de commenter ?

Les gens sont déjà naturellement stressés au quotidien donc s’épargner une exposition supplémentaire aux médias n’est pas une mauvaise idée et je vous invite à mettre en place ce qu’on appelle une « diète médiatique », c’est-à-dire totalement oublier la télévision, la radio, les journaux, les magazines, … qui pourraient vouloir vous transmettre de la peur.

N’ayez pas peur de manquer une information cruciale. Ce n’est pas à la télévision que vous allez les trouver et les nouvelles les plus importantes finiront toujours par arriver dans vos oreilles. Si votre pays entre en guerre ou si un virus se propage dans le monde entier, vous serez au courant très rapidement malgré votre diète médiatique.

Quand ce ne sont pas les médias qui sont « permabear », ce sont alors les chroniqueurs ou les gérants de fonds qui vous diront que tout va s’effondrer.

« Permabear » est un terme anglais qui résulte de la contraction de « permanent » et « bear », autrement dit, quelqu’un de « permabear » est quelqu’un qui est toujours négatif vis-à-vis de l’évolution des marchés financiers et de l’économie et qui pense toujours que cela va aller vers le bas.

Pour cette catégorie de personnes, c’est tout simplement car cela peut leur permettre d’être mis en avant grâce à un discours alarmiste. Rappelez-vous, la peur capte l’attention et surtout fait vendre. Ainsi, ces chroniqueurs ou gérants de fonds pourront avoir de la visibilité gratuitement, être invités sur des plateaux et pourront, pourquoi pas, même mettre en avant certains de leurs services.

A l’inverse des « permabear », il existe aussi les « permabull » désignant ceux qui, à l’inverse, sont toujours positifs vis-à-vis de l’évolution de l’économie et des marchés financiers.

Pour en revenir à la direction que peuvent prendre les cours, cela nous importe peu puisque quand bien même vous réussiriez à obtenir le bon timing sur les marchés financiers, vous ne pourriez obtenir celui-ci à chaque fois. Nous verrons plus tard à quel point la recherche du moment parfait pour investir est totalement inutile. Le spoiler, c’est que le meilleur moment est toujours le plus tôt possible, donc maintenant !

Si le cours baisse, cela nous permet d’acheter plus d’actions à un meilleur prix, nous permettant potentiellement même de faire baisser notre prix de revient unitaire et d’augmenter nos futurs profits (tant que les fondamentaux sont bons). Le réinvestissement de vos dividendes pendant un déclin des marchés financiers vous permettra même de réduire le temps nécessaire à la récupération des pertes de votre portefeuille. C’est donc surprenant que les marchés financiers soient le seul endroit où les gens sont contrariés quand les prix baissent car comme nous venons le voir, c’est potentiellement le moment de faire de bonnes affaires.

A l’inverse, si le cours augmente, notre portefeuille prend de la valeur pour le plaisir des investisseurs.

Cela ne semble pas toujours évident pour tout le monde mais si vous achetiez aujourd’hui, en plein été, des merguez pour un barbecue au supermarché du coin à 10€ et que, le lendemain, ces mêmes merguez, toutes choses étant égales par ailleurs, étaient au prix de 5€. Est-ce que vous iriez rendre vos merguez achetées la veille ? Non, vous en achèteriez même peut-être plus pour les prochains barbecues à venir. Vous profiteriez de la bonne affaire. Est-ce que cela résonne mieux dans vos oreilles ?

C’est pour cela, que tout au long de ce livre, j’insiste sur l’importance d’investir sur le long terme car en investissant sur plusieurs années, dizaines d’années et même à vie, rares sont ceux qui se retrouvent déçus de leurs performances financières en ayant les règles de base de l’investissement en bourse. Ce n’est pas Benjamin Graham ou Warren Buffet qui diront le contraire vis-à-vis de cette
approche.

Rappelez-vous que nous avons vu précédemment dans ce livre que les actions à dividendes sont des actions qui surperforment toutes les autres catégories d’actions depuis des décennies avec, en plus de cela, une volatilité plus faible, notamment pendant les périodes de crises.

Finalement, l’idée de croire que son portefeuille va perdre en valeur parce que nos actions nous versent des dividendes relève plus d’une croyance limitante de la part du jeune investisseur n’ayant pas encore investi que d’une réalité.

Sur la base de trois scénarios souvent mis en avant par ceux qui ne comprennent pas bien l’investissement dans les dividendes, il n’y en a qu’un que nous recherchons et qui nous intéresse.

Scénario 1 : L’entreprise valait 100€ au 1er janvier et vaut 100€ au 31 décembre.
Scénario 2 : L’entreprise valait 100€ au 1er janvier, vous a versé 5€ de dividendes et vaut 95€ au 31 décembre.
Scénario 3 : L’entreprise valait 100€ au 1er janvier, vous a versé 5€ de dividendes et vaut 105€ au 31 décembre.

A votre avis, quel est le scénario que nous recherchons ? Le dernier, bien évidemment (dividendes + augmentation du cours de l’action).

En tant que lecteur du blog, reçois une formation 100% gratuite sur les actions à dividendes:  clubmillionnaire.fr/kdo

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

En tant que lecteur du blog, reçois une formation 100% gratuite sur les actions à dividendesCliquez ici